Il faut bien le reconnaitre, entre décembre et janvier les jours fériés s’accumulent 🙂
Cela commence le 6 décembre, on enchaine par le 8 décembre, le 25 décembre, le 1er janvier et on termine enfin le 6 janvier (Rois Mages).
Donc, le 6 décembre est férié en Espagne, car il s’agit du Día de la Constitucíon, une date très importante dans l’Histoire espagnole.
Le 8 décembre est également férié, il s’agit de la Fête de l’Immaculée Conception (Inmaculada Concepción ).
Bonne nouvelle pour 2023, l’on pourra faire un très grand pont, le 6 décembre étant un mercredi et le 8 décembre un vendredi.
En posant le 7 décembre 2023, on pourra facilement obtenir un long weekend de 5 jours 🙂
Enfin, je dis « on », cela ne me concerne pas du tout, puisque je suis « indépendant ».
Un peu d’Histoire
Le 6 décembre : Jour de la Constitution
Il commémore l’approbation par le référendum de 1978 de la constitution actuelle espagnole.
Comme dans de nombreux pays, la constitution est une loi fondamentale en Espagne.
La constitution marque un changement important pour l’Espagne, après plusieurs années sous le régime franquiste. Il faut savoir que depuis 1939, il n’y avait plus de constitution en Espagne.
Ironie de l’histoire, c’est le général Franco qui avait choisi le roi Juan Carlos 1er pour lui succéder à sa mort.
Mais il n’avait pas prévu que ce même roi décide de mettre en place des réformes démocratiques et de modifier profondément le régime politique. La route était dégagée pour mettre en place une nouvelle constitution.
Fait unique en Espagne, la constitution fut rédigée consensuellement par une commission constituante, regroupant 36 députés issus de toutes les formations politiques de l’époque.
7 de ces députés, surnommés les « Pères de la Constitution » (Los Padres de la Constitución) furent chargés de s’atteler à la rédaction de la loi constitutionnelle.
Un tel document ne se rédige pas en 5 minutes, et il n’est jamais simple d’obtenir un consensus malgré toutes les bonnes volontés du monde.
Une première ébauche est donc publiée le 15 janvier 1978. Mais il y a de nombreux points de divergences entre les rédacteurs, notamment concernant la religion, l’éducation, l’économie.
Déjà lors des repas de famille, ce sont des sujets sensibles à aborder 🙂
Durant de longues négociations, « Los Padres » essayent de trouver un compromis entre les différentes sensibilités.
Finalement, on propose au parlement (Cortès) un nouveau texte remanié le 10 avril 1978.
Nouvelles palabres et amendements, mais le texte est approuvé par les députés le 21 juillet 1978.
Reste à obtenir la validation du Sénat espagnol. Encore quelques modifications et ajouts au texte de loi (abolition de la peine de mort, légitimation de la monarchie…) et le texte repart devant le parlement le 13 octobre 1978.
Le texte définitif sera adopté le 31 octobre 1978. Mais, il doit encore passer par la case référendum pour pouvoir être mis en application.
Le référendum a lieu le 6 décembre 1978.
26,6 millions d’électeurs vont décider de l’avenir de l’Espagne. Avec un taux de participation de 67,1 %, les électeurs espagnols votent « oui » à 87,8 %. Une approbation massive.
Dans les faits, la constitution devient réellement effective à partir du 29 décembre 1978 après sa publication au journal officiel. Il faudra attendre 1983, pour que la date du 6 décembre (jour du référendum) devienne un jour férié national.
Le document, de plus de 50 pages, régit l’ensemble des institutions de l’État espagnol, ainsi que les droits et les devoirs des citoyens.
Si tu es curieux, tu peux lire l’intégralité du texte de loi (en version française) sur le site du Tribunal Constitutionnel espagnol. Je te rassure, c’est facilement accessible et compréhensible sans être un expert en droit constitutionnel.
Il y a plusieurs piliers importants dans la constitution espagnole :
- Instauration de la monarchie parlementaire démocratique. Le roi d’Espagne a un rôle d’arbitre au sein des fonctionnements des institutions espagnoles. Son pouvoir reste limité, et ses décisions doivent être contresignées par le président du gouvernement.
- Création d’un Etat de droit, social et démocratique défendant les valeurs de justice, liberté, égalité, pluralisme politique.
- Création des Communautés autonomes et organisation territoriale décentralisée.
- Séparation des pouvoirs : législatif (Congrés des députés et Sénat), exécutif (gouvernement) et judiciaire (Tribunal constitutionnel) .
- Aucune confession n’aura le caractère de religion d’État
- Le castillan est la langue espagnole officielle de l’État. Tous les Espagnols ont le devoir de la savoir et le droit de l’utiliser. Les autres langues espagnoles seront également officielles dans les Communautés autonomes respectives, conformément à leurs statuts
- La définition du drapeau espagnol (3 bandes horizontales rouge, jaune et rouge)
- Droit d’initiative populaire (500,000 signatures accréditées).
Le 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception.
On s’en doute, il s’agit d’une fête religieuse, célébrant la conception de la Vierge Marie (et pas celle de Jésus).
Pour rappel, depuis Adam et Eve, la femme a le mauvais rôle. Donc en théorie, la future Vierge Marie aurait du naitre, elle aussi, ce péché originel au sein d’elle. Pour certains théologiens, ceci était une aberration.
Durant tout le Moyen-Age, cela entraina de nombreux débats théologiques entre les partisans d’une « immaculée conception » (Franciscains) et les partisans d’une « conception maculée » (Dominicains).
Pour les Franciscains, cela aurait fait mauvais genre que le mère du Christ, soit née avec le péché originelle au sein d’elle.
Il a fallu plusieurs conciles pour que la doctrine franciscaine remporte l’approbation de la majorité.
Le débat fut clos le 8 décembre 1854, avec l’instauration de bulle papale « Ineffabilis Deus« .
La version ecclésiastique de « Men in black » : fixez la petite lumière rouge..zap ! Voila, la conception a toujours été immaculée.
Dorénavant, on imposa le dogme selon lequel, lors de sa conception la future Vierge Marie était vierge de tout péché. Fin du débat.
En France, on met en avant l’Assomption (le 15 août). En Espagne et dans d’autres pays (États-Unis, Italie, Argentine, Brésil, Corée…), on célèbre aussi le 8 décembre.
On a souvent l’image d’une Espagne traditionaliste, attachée aux fêtes religieuses.
Effectivement, il y a 6 fêtes nationales d’origines religieuses (le 8 décembre, le 25 décembre, le 6 janvier, le 15 août et le 1er novembre).
Et il faut souvent rajouter les fêtes locales (San José, San Vicente Mártir, San Juan, San Vicente Ferrer, San Donis à Valencia).
Pour le 8 décembre, la fête de l’Immaculée Conception est surtout célébrée avec ferveur à Séville. Une ville encore très attachée à la tradition chrétienne, notamment lors de la Semaine Sainte.
À Valencia, le 8 décembre est surtout l’occasion de faire le « pont de la constitution ».
Que faire à Valencia le 6 et 8 décembre ?
C’est une bonne occasion pour visiter Valencia et sa région, voir les préparatifs des fêtes de Noël.
En effet, début décembre Valencia se prépare déjà pour les fêtes et de nombreuses animations débutent dès le début du mois.
Ajouter un commentaire