Portraits d’expatriés donne la parole à des expatriés venus s’installer sur Valencia et ses alentours.
Chacun vivant l’expatriation différemment, je trouve qu’il est intéressant de comparer les expériences et le ressenti de chacun. De plus, ces témoignages peuvent également apporter des réponses aux visiteurs qui hésitent à franchir le pas.
Cette semaine, j’ai laissé le clavier à Marie Paule Barco qui m’a proposé d’interviewer un jeune libraire récemment installé sur Valence.
Je vous laisse lire cet entretien.
« Il était une fois… Un jeune franco-argentin qui adorait voyager : dans ses rêves, dans sa tête, dans ses vrais escapades en Europe, et aussi dans les livres…
Ce jeune franco-argentin s’appelle Santiago Lemoine.
Il a 29 ans. Et pour notre plus grand bonheur, il a créé à Valencia en association avec Corey Eastwood, un ami américain, une librairie
internationale : Libreria La Batisfera«
Pourquoi cet amour des livres ?
Du plus loin que je me souvienne, j’ai été « un rat de bibliothèque ». A peine mon bac de Lettres en poche au Lycée de Buenos Aires en Argentine, j’ai fait un stage dans une librairie pendant la période de Noël qui a fini par se prolonger pour plus de cinq ans. A partir de ce moment là, j’ai attrapé le virus qui ne m’a plus quitté!
Quand je suis parti faire un grand tour d’Europe, à Paris, j’ai eu la chance de travailler dans la célèbre librairie Shakespeare & Co pendant 1 an.
Puis deux collègues de cette librairie m’ont proposé de travailler à Desperate Literature, leur librairie à Madrid où là, je me suis fait beaucoup de relations.
J’y ai rencontré Corey, un américain de New York qui est copropriétaire de cinque librairies aux Etats-Unis et une à Madrid. Nous avons décidé tous les deux d’en créer une autre dans un autre lieu d’Espagne.
Nous avons fait le tour des grandes villes d’Espagne et à la fin du voyage nous sommes arrivés à Valencia pour laquelle nous avons eu un vrai coup de foudre. Surtout pour le quartier populaire de Cabanyal…
Qu’est-ce qui vous a plu dans ce quartier de Cabanyal ?
Tout ! Ici, c’est comme un peu comme un village.
Les gens qui sont originaires de ce quartier souvent se connaissent depuis l’enfance, ils sont très sympathiques et très ouverts. J’apprécie aussi son architecture qui est si pittoresque. L’ambiance décontractée.
La « résistance » de ce quartier qui devait être rasée par l’ancienne équipe de la Mairie et qui a été sauvée grâce à l’action populaire et finalement protégé par le gouvernement en place aujourd’hui.
Comme actuellement plusieurs maisons abandonnées peuvent être achetées à des prix raisonnables, beaucoup de jeunes couples s’installent. Il y a donc un mélange de générations très intéressant.
Et tous ces gens viennent à la librairie. C’est très vivant.
Comment fonctionne la librairie ?
Nous vendons 25 % de livres neufs et 75 % de livres d’occasion.
Ce sont essentiellement des livres qui représentent notre goût à Corey et à moi. Nous vendons des auteurs que nous aimons… Pour l’instant nous proposons des livres en 5 langues : en valencien, en espagnol, en italien, en français et en anglais. Nous cherchons en ce moment à élargir notre offre avec 2 autres langues : allemand et portugais.
Comment vous procurez-vous vos livres d’occasion ?
Nous sommes exigeants sur la qualité. Sur le fond et … sur la forme ! Il faut que les livres soient en bon état.
Nous conseillons aux gens de nous envoyer des photos et des listes de livres dont ils veulent se séparer. Pour les grandes collections, nous nous déplaçons.
Qu’est-ce qui vous distingue des autres librairies ?
Nous ne sommes « que » librairie ! Nous ne vendons pas de papeterie ni de gadgets à côté. Nous sommes aussi un espace culturel : nous organisons des évènements autour du livre – débats, présentations de livres, concerts acoustiques, présentation d’un auteur, etc…
Vous nous avez dit que le site « Expat-Valencia » vous a aidé dans votre installation ?
Effectivement, je l’ai plusieurs fois consulté pour toutes mes démarches administratives.
Et je le consulte encore ! Car je suis arrivé ici avec ma compagne en mars de cette année, et nous avons encore beaucoup de démarches à faire.
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