Dans notre rubrique Portraits d’expatriés, nous donnons la parole à des expatriés venus s’installer sur Valencia et ses alentours.
Chacun vivant l’expatriation différemment, je trouve qu’il intéressant de comparer les expériences et le ressenti de chacun. De plus, ces témoignages peuvent également apporter des réponses aux visiteurs qui hésitent à franchir le pas.
Aujourd’hui nous donnons la parole à Isabelle Babonneau.
Isa (pour les intimes) s’est installée à Riba Roja del Turia (Camp de Turia), avec son mari et ses deux enfants.
Arrivée en 2012, Isa est repartie de Valencia, en début 2019.
D’où viens-tu, et que fais-tu ?
Je viens de Bordeaux, au départ j’étais maman au foyer ( je travaillais en France) , pour laisser le temps à mes enfants de prendre le rythme et de s’acclimater et depuis peu je fais de la pâtisserie française » Faite Maison ».
J’ai un site web, si vous voulez découvrir mes produits et passer commande : Isa Pâtisserie
Pas trop difficile de quitter la France ?
Non beaucoup de questions avant de partir bien sûr des peurs, mais très vite estompées. Au départ septembre 2011, on devait laisser finir l’ année scolaire à nos enfants en France, on devait venir s’installer en juin 2012 et quand nous avons trouvé l’école et la maison.
Plus rien ne nous retenait en France, alors nous sommes partis en janvier 2012, 6 mois avant.
Pourquoi Valencia ?
Le lycée français ( les arbres et la pelouse étaient des exigences des enfants) et surtout la mer, le climat, l’architecture et l’histoire de Valencia.
Tu étais déjà venue à Valencia?
Tous les ans, nous passions, à Péniscola, un mois de vacances et on venait à Valencia 1 ou 2 fois pendant notre séjour.
Depuis combien de temps es-tu ici?
3 ans ( janvier 2012).
Est-ce que tu as eu des soucis pour t’installer?
Pas du tout après avoir rencontré la directrice du lycée français qui nous a donné pleins d’astuces, on a cherché une petite ville pas trop loin du lycée, puis rencontré une agence qui nous a fait visiter des maisons et on a signé. C’était le début de notre vie d’expatriés, qui commençait.
Est-ce que tu as eu un choc culturel, et si oui as-tu un exemple ?
Je ne sais pas si on peut dire ou parler de choc culturel. Mais ce qui me plait ici c’est que chacun fait sa vie, personne ne t’épie ou ne te regarde de travers, si tu n’es pas dans la norme ou comme eux. Tu peux être blanc, black, beur ou habillé en jaune ou rouge, petit maillot de bain si tu pèse 110kilos les gens ne te dévisagent pas et ça j’aime la liberté de vivre et de ne pas juger ou être jugé.
Que penses-tu du mode de vie des Valenciens ?
J’adore, les gens sont calmes et tranquilles, ils s’adaptent à toi surtout au début quand tu ne maitrises pas trop les termes techniques de la langue, ils sont plutôt cools et tolérants, chacun sa vie.
Pas trop difficile de s’adapter à la vie valencienne?
Pas du tout venant de Bordeaux on avait déjà un rythme de vie tranquille et des horaires décalés pour déjeuner le week-end , alors je dirais non pour tout ce qui est vie de tous les jours. Maintenant le premier été, il a fallu s’acclimater, car un été à Valence quand tu y résides est différent que lorsque tu es en vacances.
Maintenant, la semaine nous vivons aux horaires français entre le lycée et le travail de mon mari qui travaille avec la France depuis notre domicile. Donc le mode vie valencien ne nous pose pas de problème, on profite même plus, on fait plus de sorties, promenades, week-end ( hors Valence) ou les boutiques qu’en France, vu que les horaires sont différents.
Je dirais le plus dur pour une cuisinière et pâtissière ( que je suis) est de ne pas trouver tous les produits dont j’ai besoin comme en France. Il a fallu s’adapter, comme les morceaux de viande qui sont différents et autres produits……..alors tu cherches, tu trouves ou tu ne trouves pas, mais ce n’est pas grave. On découvre de nouveaux morceaux ou produits.
À quoi ressemble ta journée type ?
Ma journée type commence par un bon café, plus ou moins tôt, suivant ce qui m’attend dans la journée. Étant maman, je commence par ranger le bazar que mes petits monstres m’ont laissé de la veille et du matin.
Après je me mets en mode pâtissière. Soit je réalise les pâtisseries que l’on m’a commandé (car je travaille seulement à la commande pour que tout soit fait le plus frais possible), soit je fais des tests, des recherches afin de proposer à mes clients de nouveaux produits. Tout est testé auparavant, par mes plus grands critiques: mon mari et mes deux enfants.
Puis l’heure de la sortie de l’école arrive (goûter fait maison bien sûr) donc départ pour le lycée français (sauf si j’ai des commandes, c’est mon mari qui y va à ma place).
Ensuite vient l’heure des devoirs et ma vie de maman reprend sa place.
Mais il m’arrive de travailler tard, même très tard ou très tôt, car certaines pâtes et préparations nécessitent d’être chouchoutées, pendant des heures. Par contre, pour moi du vendredi après-midi au dimanche midi c’est « le feu », car préparation des commandes.
Qu’est-ce qui te plait le plus à Valencia ?
Le climat, la tranquillité de vie.
La vie est-elle vraiment moins chère qu’en France ?
Tout est relatif, la vie est moins chère qu’en France, si tu as un salaire français. Étant très régulièrement en France pour faire des stages en pâtisseries, je vois la différence.
Mon mari a une entreprise ici, mais tous ses clients sont français, donc pour nous la vie est moins « difficile » par rapport à la majorité des locaux. On sort plus ( restaurant, cinéma, week-end en famille) ou manger très régulièrement des choses ( langoustines, certains poissons, viande ou autre) qu’en France tu ne peux pas te permettre avec le même salaire.
Je reviens justement de France et quand je vois le prix de tous légumes, fruits, viandes, textiles et autres là-bas, je suis effarée. Ici l’électricité est plus chère.
Mais pour certaines choses, comme pour la pâtisserie je n’ai pas le choix je dois m’ approvisionner de produits en France, que je ne trouve pas ici.
Pour finir, tu as des conseils pour les futurs expatriés qui voudraient venir s’installer à Valencia ?
Franchement je ne sais pas. Chaque installation, situation, expérience est différente.
Peut-être la seule chose, que je pourrais dire c’est de ne pas se poser trop de questions comme moi d’avoir trop d’à priori ou des peurs. Il faut se lancer et cela se fait tout seul.
En fait en réfléchissant tu te fais « une montagne » d’un rien et quand tu y es tu t’aperçois que cela n’est rien, que si tu l’avais su, tu serais venu plus tôt. De ne pas hésiter à poser des questions sur les groupes de discussions sur Facebook ou autres, car il n’y a pas de question idiote. 😉
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